Le pontife

Publié le 23 Janvier 2007 par Nin@

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Le deuil de l’abbé Pierre, simple ecclésiastique, est porté comme celui d’un pontife. Un pape dont le Vatican n’aurait occupé que quinze mètres carrés dans une maison de retraite. Député des déshérités, ministre de Dieu, avocat des sans-logis, lui-même pauvre d’entre les pauvres, il avait reçu les plus grands honneurs laïques sans perdre sa foi ni son humilité. Sa gloire sera d’avoir, avant de fermer à jamais les yeux, réveillé une solidarité endormie depuis longtemps. Avec des moyens dérisoires, il a mis en difficulté les gouvernements, mobilisé les citoyens, déclaré la misère ennemie publique et élevé la bonté au rang de vertu cardinale. Sans lui et sans Coluche, notre époque n’eut été que l’ère de l’égoïsme. Il serait beau que son combat lui survive. Et que, par-delà sa mort, il sauve encore des existences.

Billet d'humeur de Ph Bouvard Var-Matin 23 Janvier 2007